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Automate, Signalement (Violette, Marcel (1936-))

Type de fiche vocabulaire* :
Signalement
Langue de l'entrée :
Français
Classe syntaxique :
nom
Genre :
masculin
Nombre :
singulier
Enonciateur(s) - Identités :
Type de discours :
scientifique
Définition :
[définition originale] " L'ambition des automates [dans la scène contemporaine] n’est pas seulement d’imiter l’apparence et les mouvements des créatures vivantes, mais de recréer leurs fonctions et leurs capacités. [...] Selon l’étymologie, l’automate (du grec automatos, « qui se meut lui-même ») présente un caractère prodigieux. À la différence des autres êtres artificiels, mus par une force extérieure, l’automate présenterait une vie propre et, indépendamment de ses fonctions et de ses mécanismes (cachés), renverrait toujours à la notion de merveilleux. Dans l’Antiquité, l’automate présentait ce double aspect relevant à la fois du prodige divin et de la machine scénique. L’expression deus ex machina signifie littéralement un « dieu apparaissant au moyen d’une machine » et désigne ce procédé de la dramaturgie grecque puis classique qui devait dénouer « miraculeusement » le drame sans révéler les principes ou les mécanismes de son apparition. [...] Imitation et dépassement de l’humain, l’automate, comme d’autres figures artificielles, joue sur ces deux possibilités. Alors que l’approche technologique donne l’illusion d’une supériorité de l’humain, l’art voit dans l’automate un potentiel surhumain plein de fascination et de danger. En plein siècle des Lumières, les plus importants constructeurs d’automates léguèrent au romantisme le caractère imaginaire, démoniaque et surnaturel de leurs créatures. Le « Turc » de Wolfgang von Kempelen présenté à la cour de Vienne en 1790, en est un cas exemplaire : il s’agissait d’un faux automate, d’un joueur d’échecs extraordinaire alliant une mécanique sophistiquée et une subtile mise en scène utilisant les pratiques gestuelles et les effets techniques de lumière existant à l’époque. Le spectacle hypnotisa le spectateur qui ne se doutait pas que la machine dissimulait un être humain et laissait même planer un doute quant à la mystérieuse « intelligence » de cet être artificiel. Les romantiques en recueillirent ainsi l’aspect inquiétant et démoniaque : pour Edgar Allan Poe, qui le vit en 1836 présenté par Maelzel, l’impression d’un mécanisme livré à lui-même était créée par les dimensions et par les traits grossiers du Turc qui, s’il avait été une imitation parfaite d’un homme, n’aurait certainement pas produit le même effet. [...] Au cours du XIXe siècle, les automates entrèrent dans l’ère industrielle et leur fonction ludique l’emporta. À la différence des grandes créations du siècle précédent, ils furent désormais produits en série, souvent pour l’usage privé (associés à des boîtes à musique) et réduits à des machines passives. Par ailleurs, d’autres automates, « fonctionnels », opposaient l’utilitarisme à l’imagination mais parfois avec des revers inquiétants. Si, dans Frankenstein (1818) de Mary Shelley, la rébellion du fils artificiel contre le père mettait déjà en jeu le rapport destructif entre le créateur et sa créature, avec l’affirmation de la société industrielle et les progrès techniques, l’automate devint le vecteur d’une force dangereuse, l’héritier du Golem qui – ce n’est pas un hasard – connut un nouvelle fortune avec le livre de Gustav Meyrink en 1915 et avec les cinéastes expressionnistes. [...] L’exaltation de la communication de masse et de la machine exploitait le procédé du montage et le principe du mouvement nécessaire : la tâche de l’acteur FEKS [groupe d’avant-garde russe FEKS (Fabrique de l’acteur excentrique) des années vingt] consistant à rejeter tout ce qui est superflu, encombrant et inutile à la réalisation du but, elle avait comme résultat des mouvements proches de ceux de l’automate. La déformation grotesque de l’humain dans sa forme mécanique apparut aussi dans d’autres mouvements artistiques. La technique du montage (utilisée par Arthur Schnitzler, Oskar Kokoschka, Yvan Goll ou le mouvement Dada), dans la littérature comme au théâtre, représenta le procédé formel le plus remarquable, marqué par l’idée d’être artificiel, qui peut être assemblé à discrétion, indépendamment d’un ordre logique ou séquentiel. Même la structure dramatique devint ainsi « automatique », schéma que l’on retrouve dans les Impressions d’Afrique (1910) de Raymond Roussel, sans oublier l’apport des surréalistes et de l’écriture automatique où réapparaissent l’imaginaire et l’inconscient, des traits caractéristiques de l’univers des automates qui avaient été éclipsés. " (Français)
Observations sur la définition :
Définition extraite d'un article plus général : "Automates, androïdes et robots".
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